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L’éducation cachée : la dimension sonore de l’expérience urbaine au Caire

Conf. janv. 2017

Vincent Battesti

Conf. (en français) donnée dans le cadre du séminaire de l’équipe « Affectivité, perception, sensation : le corps agissant » coordonnée par Alexandre Surrallés, Laboratoire d’anthropologie sociale, au Collège de France,
à Paris (France), le 20 janvier 2017, 14h30-16h30.

Le présent séminaire vise à explorer sur ce qui est le propre du corps : de la sensation aux affects en passant par la perception, leurs effets dans la structuration de l’espace social, et dans le déclenchement de l’action. Un intérêt particulier sera porté à la quête des outils théoriques nécessaires pour saisir, décrire et analyser cette dimension affective fondamentale, et découvrir, dans une démarche comparative, des invariants et des logiques expliquant la diversité de processus observés.

 L’éducation cachée : la dimension sonore de l’expérience urbaine au Caire

 Présentation :

Cette intervention présentera une recherche en cours sur mes travaux dans le domaine des perceptions sensorielles. Je la rattache — pour ne pas être trop schizophrénique dans mes recherches — à une approche élargie de l’ethnoécologie, dont le but « est de comprendre et d’expliquer l’écologie en tant qu’expérience vécue et, en finale, le projet devrait révéler la diversité de l’expérience écologique humaine. » (Peter D. Dwyer 2005). Les perceptions sensorielles sont pensées comme les moyens de connaissance, socialement formalisés et/ou façonnés, de l’environnement d’un individu socialisé. Le parti pris méthodologique est de se focaliser sur un sens — au mépris de la synesthésie qui est probablement toujours à l’œuvre —, l’acoustique. Le milieu urbain et égyptien a été choisi.

Quelles sont les relations que les habitants du Caire entretiennent avec cette épaisse matière sonore au quotidien ? Et plus encore, ces « ambiances » (catégorie locale) sonores étant elles-mêmes des productions sociales, comment les habitants du Caire participent à leur production ? Les groupes sociaux mettent en œuvre des modalités sensorielles variées. Si la perception sensorielle est un attribut de notre biologie, elle s’apprend aussi. Ce modelage des perceptions sensorielles se fait grâce à l’apprentissage, que celui-ci soit délibéré, explicite et codifié… ou non, le plus souvent. La présentation évoquera ces questions et insistera davantage sur l’état de cette recherche qui tente des inventions méthodologiques pour parer à la difficulté majeure de champ de recherche en anthropologie : la faible dicibilité des perceptions, due probablement à cet apprentissage non conscient.

Cairo (Egypt), during a popular wedding, Nov. 21st, 2015.

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Vincent Battesti , "L’éducation cachée : la dimension sonore de l’expérience urbaine au Caire " (en ligne), Anthropoasis | vbat.org, page publiée le 20 janvier 2017 (visitée le 27 avril 2024), disponible sur: https://vbat.org/article775