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by Vincent Battesti

Seminar/ talks of research 2016 Anthropologie des perceptions sensorielles: Apprendre (Anthropology of sensory perceptions: to learn) s’inscrit dans le Research seminar 2016-2018 Anthropologie des perceptions sensorielles.

Benoît Battesti

Apprendre: anthropologie des perceptions sensorielles
To learn: Anthropology of sensory perceptions
January Wed. 27th and Thur. 28th, 2016 — Musée de l’Homme, Paris
Room Chevalier

So far in French:


 2016: Apprendre
L’apprentissage du sensoriel et le sensoriel dans l’apprentissage.
Une des meilleures clefs pour comprendre la conformation sociale de nos appareils sensoriels est de les étudier au moment de l’apprentissage: au moment de l’enfance quand on apprend à lire, entendre, sentir (etc.) le monde, et au moment des apprentissages d’expertises pour acquérir une sensorialité experte.

Apprendre : l’apprentissage du sensoriel et le sensoriel dans l’apprentissage

L’équipement sensoriel de tous les représentants de l’espèce Homo sapiens est a priori le même, mais chacun vit dans un “univers sensoriel” qui lui est propre, mais qui peut et doit être partagé en partie, des univers sensoriels qui se modifient avec l’évolution de son environnement écologique et social.

Cet environnement écologique et social prend sens au travers des perceptions. Les perceptions sensorielles sont l’interface des relations intimes que les membres d’une société tissent avec leur environnement, au-delà d’une vague “vision du monde” (Weltanschauung): le corps est (aussi) à l’œuvre.

L’une des meilleures clefs pour comprendre la part de la conformation sociale de nos appareils sensoriels semble de les étudier au moment de l’apprentissage : au moment de l’enfance quand on apprend à lire, entendre, sentir (etc.) le monde, et au moment des apprentissages et acquisition de sensorialités expertes (métier, passions, etc.). L’un des enjeux méthodologiques: l’observation des apprentissages permet aussi aux anthropologues de contourner la difficulté du “faiblement dicible” des vécus sensoriels des informateurs lors des enquêtes.

 Organisation des trois demi-journées :

Mercredi 27 janvier 2016 : 14h à 17h
Temps #1: Distinguer l’inné de l’acquis ? et naître au monde: nous pouvons nous concevoir comme des corps venant au monde et qui ont tout à apprendre de lui, et cela doit passer par les sensorialités qui nous informent de ce monde. L’enfance est sans doute le moment privilégié d’observation de cet apprentissage sensoriel. Comment se passe cet apprentissage sensoriel ? Est-il automatique, hérité, avec quelle balance des sens, tout en synesthésie, déjà conformé socialement/culturellement, genrée, etc. ? 
Benoît Schaal — Arlette Streri — Joël Candau —

Jeudi 28 janvier 2016 : 9h30 à 12h30
Temps #2: Les apprentissages experts: nous héritons d’univers sensoriels sociaux et culturels qui nous semblent naturels et souvent indicibles ; les sensorialités sont donc difficiles à questionner/étudier. Cependant, de nouveaux apprentissages/univers sensoriels s’acquièrent lors de l’acquisition d’expertises professionnelles, familiales, de loisirs… (œnologie, cuisine, chasse…). Comme l’enfance, ils sont pour nous des moments favorables pour étudier l’apprentissage de ces sensorialités. 
Alain Epelboin — Andréa-Luz Gutierrez Choquevilca — Marie-France Mifune — Arnaud Halloy — Clément Garineaud —

Jeudi 28 janvier 2016 : 14h à 17h
Temps #3: Assimiler les sensorialités des autres: en théorie, l’ethnographe sait qu’il doit être réflexif et se « décentrer » de ses propres catégories, et notamment sensorielles, quand il est sur le terrain pour comprendre les univers sensoriels des « autres ». Apprendre les sensorialités devrait être pout le coup aussi l’une des activités professionnelles de l’anthropologue. Aborder les sensorialités des autres, mais présenter aussi son propre apprentissage sensoriel ? Qu’en est-il d’autres métiers, comme l’archéologie qui ne peut qu’interroger des artéfacts ? 
Alain Epelboin — Andréa-Luz Gutierrez Choquevilca — Arnaud Halloy — Marie-France Mifune — Sophie Archambault de Beaune —

 Les participants :

  • Vincent Battesti, qui organise et co-anime cette table-ronde, est anthropologue/ ethnobiologiste au laboratoire Éco-anthropologie & ethnobiologie, CNRS au Musée de l’Homme, mais en ce moment aussi chercheur invité à Columbia University (http://vbat.org)
  • Joël Candau co-anime cette table-ronde. Joël Candau est anthropologue au laboratoire d’Anthropologie et de sociologie « Mémoire, identité et cognition sociale » (LASMIC), professeur à l’Université de Nice-Sophia Antipolis (http://lasmic.unice.fr/homepage-can...)

Et dans l’ordre alphabétique :

  • Sophie Archambault de Beaune est préhistorienne au laboratoire Arscan, Ethnologie préhistorique, professeur à l’Université Jean Moulin Lyon 3 (http://www.mae.u-paris10.fr/arscan/...
  • Alain Epelboin est médecin anthropologue au laboratoire Éco-anthropologie & ethnobiologie, CNRS au Musée de l’Homme (http://www.ecoanthropologie.cnrs.fr...
  • Clément Garineaud est ethnoécologue au laboratoire Éco-anthropologie & ethnobiologie, doctorant au Muséum national d’histoire naturelle (http://www.theses.fr/s148532)
  • Arnaud Halloy est anthropologue au laboratoire d’Anthropologie et de sociologie « Mémoire, identité et cognition sociale » (LASMIC), maître de conférence à l’Université de Nice-Sophia Antipolis (http://arnaudhalloy.blogspot.com)
  • Andréa-Luz Gutierrez Choquevilca est anthropologue au laboratoire d’Anthropologie sociale (LAS), maître de conférence à l’École Pratique des Hautes Etudes (EPHE) (https://www.ephe.fr/annuaire/andrea...
  • Marie-France Mifune est ethnomusicologue au laboratoire Éco-anthropologie & ethnobiologie et chercheuse au sein de la Chaire GeAcMus « Geste-Acoustique-Musique », Sorbonne Universités (http://www.ecoanthropologie.cnrs.fr...
  • Benoist Schaal est biologiste responsable de l’équipe Éthologie développementale et psychologie cognitive, CNRS au Centre des sciences du goût et de l’alimentation (http://www.cairn.info/publications-...)
  • Arlette Streri est psychologue du développement au laboratoire Psychologie de la perception, professeur à Université Paris Descartes, Institut Neurosciences cognition (http://lpp.psycho.univ-paris5.fr/pe...)

Il s’agit d’un séminaire de recherche interdisciplinaire de l’UMR Éco-anthropologie et ethnobiologie (7206), au Musée de l’Homme, sous un format atelier de recherche (à destination des chercheurs, il sera aussi ouvert aux étudiants de l’école doctorale, aux Master sous conditions).

© Vincent Battesti

Portfolio

Frank Stella, Harran II, 1967. Polymer and fluorescent polymer paint on canvas. 120 × 240 in. (304.8 × 609.6 cm). Solomon R. Guggenheim Museum, New York; gift, Mr. Irving Blum, 1982. © 2015 Frank Stella/Artists Rights Society (ARS), New Yorkhttp://whitney.org/Exhibitions/Fran... © 2015 Frank Stella/Artists Rights Society (ARS), New York