Mode mineur - La communication non-verbale yéménite (Taez, Sanaa), bientôt égyptienne (Le Caire), en attendant la soudanaise (Khartoum).
À ma connaissance, peu de travaux scientifiques en anthropologie ont été consacrés à l’étude de la communication gestuelle, et sur l’Afrique du Nord et le Porche-Orient en particulier. La richesse de l’expression gestuelle au Yémen, en Égypte et dans le monde arabe en général n’a presque jamais été exposée, alors même que la diversité des dialectes a fait l’objet de très nombreuses et minutieuses études.
On peut pourtant présenter les gestuelles comme des compléments, en quelque sorte visuels, à la communication orale. Pour pousser plus loin l’idée, il peut même sembler curieux que l’on ait toujours amputé l’étude des spécificités des communications de leurs dimensions corporelles : ces gestuelles sont très employées dans la vie quotidienne et beaucoup d’entre elles expriment un sens très fort pour ses encodeurs comme pour ses décodeurs.
Difficile pour moi de présenter en un mot l’objet d’étude. Il est existe de multiples possibilités de communications non verbales (voir l’entrée dans Wikipedia).
Disons que je m’intéresse spécifiquement, parmi les communications non verbales, aux gestuelles. Cependant, dans ces gestuelles certaines viennent consciemment appuyer le langage verbal, d’autres le font de façon quasi-automatique : ce sont des automatismes acquis, façonnés et transmis par le groupe social consciemment ou non comme l’est tout langage.
J’exclus cependant de mon champs d’étude des micro-gestuelles inconscientes d’expressivité. Je ne souhaite pas étendre mon champs d’étude à cette « communication non verbale [qui] est une traduction en temps réel de nos émotions les plus intimes [dont] le décryptage des gestes permet de décoder les grandes lignes de la personnalité d’un sujet » (quatrième de couverture de Le Langage des gestes pour les nuls, Joseph Messinger (2009), Éditions Générales First, 426 p. ISBN : 978-2754005975 - site web de l’auteur).
Je mets également de côté les gestes qui ressortent des rituels (religieux en particulier).
– En résumé, je nommerai ces gestuelles des « gestuelles discursives ».
Ce n’est donc pas une « analyse kinésique » à la Ray Birdwhistell.
Par ailleurs, c’est à travailler encore, mais considérant mes « gestuelles discursives » partie des communications non verbales, nos études devront s’intéresser à ses trois branches que sont la sémantique (relation signifiant-signifié), la syntaxique (relation signe-signe) et la pragmatique (relation signe-effet).