Toutes les versions de cet article : [English] [français]
– Cartographier et interpréter les connaissances bibliographiques, L’oasis d’al-‘Ulā en Arabie saoudite
par Bellache, Doria
Mémoire de Master 1re année, 2019, dir. par Vincent Battesti, Muséum national d’histoire naturelle, Master « Évolution, patrimoine naturel et sociétés », Paris, 49 p.
pdf : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02...
– Résumé :
Si العلا, al-‘ulā, peut signifier « la haute », « la supérieure » ou encore « la gloire », il est difficile de retrouver trace de l’oasis éponyme dans la littérature. Oasis du nord-ouest de l’Arabie saoudite, al-‘Ulā (العلا) est, comme toutes les oasis, un terroir principalement agricole, un système complexe créé par des communautés humaines.
Al-‘Ulā semble un mirage intellectuel pour qui tente d’en faire une étude bibliographique. Évoquée au détour d’une page, d’un chapitre, d’un article, cette recherche montre néanmoins que les connaissances existent. Cependant, lacunaires et hétérogènes, parfois confuses et imprécises, elles sont de plus inégalement réparties selon les thématiques considérées. Al-‘Ulā n’est donc pas une « zone blanche » de connaissances, mais serait plutôt une « zone grise », fruit des dynamiques de ceux ayant produit et produisant des connaissances sur l’oasis. Au sein des sources écrites, plusieurs dynamiques de production de connaissances peuvent ainsi se dessiner, amenant leurs propres biais, confusions, intérêts et silences. Ainsi, nous pouvons nous demander comment ces dynamiques de production de connaissances plurielles, passées et présentes, font d’al-’Ulā une zone grise de connaissances ?
Après avoir interrogé l’acte de connaître, notion centrale de cette étude bibliographique, nous nous attacherons à montrer le déséquilibre des connaissances historiques existantes sur al-‘Ulā passée et présente, à tenter d’appréhender les changements sur place visibles par les sources, puis à étudier les connaissances anthropologiques lacunaires. Enfin, nous terminerons par les connaissances sur l’agriculture et la phœniciculture à al-‘Ulā, activités centrales de ce véritable « socio-écosystème » qu’est l’oasis (Battesti 2005), dont le palmier en est la clé de voûte.