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by Vincent Battesti

 Course: Anthropology of Sensory Perceptions
Master EDTS at the National Museum of Natural History, Paris
[2009-2015]

In charge of this course.
This course is optional for the students. The academic year 2009-2010 was its first year. The last with this format was 2014-2015.

Aims and topics of this course (in French):

 a) Ambitions de l’enseignement

Cet enseignement optionnel du master EDTS du Muséum national d’histoire naturelle se propose de traiter d’un champ de recherche original : l’anthropologie des perceptions sensorielles.

A priori, tous les représentants de l’espèce Homo sapiens sont dotés d’un même équipement sensoriel. Cela étant, cet équipement a évolué dans le temps et aujourd’hui encore s’adapte aux environnements écologiques vécus et aux attentes sociales. Une multitude de possibilités de perceptions sensorielles existent, organisés en « univers sensoriels » qui font sens socialement.

Seront abordées dans cet enseignement les aspects physiologiques du sensoriel du corps humain et la diversité des stimuli, mais l’accent sera porté sur les perceptions sensorielles, qui sont propres à l’individu, à son histoire personnelle, mais également socialement et culturellement façonnées par le groupe social.

L’environnement (social et écologique) d’un individu prend sens au travers de ces perceptions. En quelque sorte, le corps humain transforme les sensations reçues pour projeter du sens sur ce qui l’entoure en l’organisant. À travers cet enseignement de Master, nous souhaitons aborder le champ des relations intimes qu’entretiennent les membres d’une société à leur environnement au-delà d’une vague « vision du monde ».
Sur le plan de la méthode, il n’est pas envisagé d’énumérer les uns après les autres les mécanismes des cinq sens conventionnels occidentaux, mais plutôt de s’intéresser aux combinaisons des perceptions sensorielles en situation d’activités pratiques. Pour prendre l’exemple de la cuisine: elle mobilise non seulement (s’il faut adopter cette catégorisation) le gustatif, comme on peut s’y attendre, mais aussi et notamment le toucher, l’odorat, le sensorimoteur… dans des situations sociales éminemment variables.

 b) Thématiques abordées pendant l’enseignement :

  • Les perceptions gustatives et autres : approche évolutive et bases biologiques des comportements de l’espèce humaine (approche interdisciplinaire qui associe la primatologie, l’anthropologie de l’alimentation, l’écologie humaine et la génétique des populations),
  • Classification et catégorisation du monde au travers des sens (odeurs et goût d’ici et d’ailleurs) autour de la Méditerranée et en Asie du Sud-Est, entre goût et dégoût,
  • La question du regard, mais pas que, dans la notion de paysage (notions non universelles, ou à considérer au-delà de la simple vision), ainsi que la mobilisation d’outils sémiologiques,
  • La dimension du sonore dans son environnement : au-delà de la musique, ce qu’entendre et émettre veut dire, avec l’exemple d’une ville arabe (Le Caire),
  • La transmission et construction des savoirs sensoriels, le gustatif par exemple, dans les savoirs culinaires familiaux et chez les goûteurs d’huile d’olive,
  • La place des sens dans des processus corporels et sociaux d’acquisition et de transmission du savoir, avec l’exemple des tailleurs de pierre,
  • La combinaison de sens dans les compétences et expertises (en particulier sur chez tradipraticiens et diverses sociétés sub-sahariennes), en se focalisant sur le toucher et les questions du tolérable et de l’intolérable.
  • Approches également des questions que soulève le sensoriel dans des domaines appliqués, comme la cuisine, l’ergonomie, le design (dit design sensoriel), etc.
  • Plus spécifiquement, la question de la polysensorialité et l’intersensorialité.

 On the National Museum of Natural History’s web site: https://www.mnhn.fr/fr/enseignement...