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par Vincent Battesti

L’agrobiodiversité du palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) à Siwa, une oasis du désert libyque : ce qui est dit, écrit et oublié

 Titre original :
The agrobiodiversity of the date palm (Phoenix dactylifera L.) in Siwa, an oasis of the Libyan Desert : what is said, written and forgotten

Conférence donnée dans le cadre de la rencontre « Ecological and Anthropological Approaches to Agrobiodiversity and Food systems », les 6 et 7 décembre 2012 à la Maison française d’Oxford/ Oxford University, Oxford (Royaume uni).
Rencontre co-organisée par le Groupe de recherche Mosaïque.

Recherche menée avec le support du Hagop Kevorkian Center for Near Eastern Studies, NYU (New York University).

 Résumé

Le but de cet exposé est de présenter les résultats de recherches en cours sur Siwa, unique oasis berbère égyptienne, dans le désert libyque, et en particulier de recherches sur l’agrodiversité d’une de ses plantes cultivées : le palmier dattier (Phoenix dactylifera L.).

J’ai d’abord tenté de clarifier, de façon très classique pour un ethnologue, la catégorisation locale de cette plante et ses cultivars. Il y a un large consensus local sur les noms berbères vernaculaires donnés à chaque partie de la plante. En revanche, établir une liste des différentes variétés de palmier dattier à Siwa fut beaucoup plus difficile, même si n’existe qu’une quinzaine de variétés (sur un de mes précédents terrains de recherche, les oasis du Jérid en Tunisie, le nombre de nom de variétés locales était d’environ 260 !). Je vais tenter d’expliquer la difficulté de cette recherche de mon point de vue d’anthropologue, et comment j’ai dû enquêter dans toute la littérature écrite sur Siwa (depuis la fin du XVIIe siècle) évoquant l’agrobiodiversité locale du palmier dattier. La combinaison de l’ethnographie à l’analyse historique de la littérature sur Siwa m’a permis de poser l’hypothèse que cette agrobiodiversité a été finalement assez stable au cours de cette période. Ce travail suggère également que la société locale a dû faire très précocement le choix de miser sur une économie oasienne (agricole) non pas orientée vers l’auto-suffisance, mais concentrée sur l’exportation de quelques cultivars d’élite. Siwa, avec ses multi-espèces son système de culture intégré (plusieurs espèces cohabitent), n’était peut-être pas une oasis si perdue que cela dans les sables du désert libyque.

Dans le cadre d’un projet de recherche interdisciplinaire, une équipe de l’Institut de Botanique de Montpellier (Bio-archéologie et d’écologie) se penche sur des échantillons de ces palmiers. Les premiers résultats sur la morphométrie des graines et la structure génétique des « variétés » locales nous commencent à nous permettre d’approfondir cette analyse de l’agrobiodiversité du palmier dattier à Siwa.

 Voir l’article lié à cette recherche :
L’agrobiodiversité du dattier (Phoenix dactylifera L.) dans l’oasis de Siwa (Égypte) : entre ce qui se dit, s’écrit et s’oublie

Occurrence de toutes les mentions de cultivars de palmier dattier à Siwa dans la littérature (nuage de mots)
Version (e)

 Diaporama de la conférence :
Attention, il ne s’agit que des diapositives sans le discours…
Bon visionnage… !