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par Vincent Battesti, Didier Bouillon †

Les noms de lieux du cadastre de Nocario (Haute-Corse), Approche ethno-toponymique,
Congrès du CTHS (Comité des travaux Historiques et Scientifiques), Bastia, 15 avril 2003, « Relations, échanges et coopération en Méditerranée ». Colloques d’histoire culturelle, Continuum dialectal et frontières linguistiques en Méditerranée, avec Didier Bouillon †.

 Résumé :
Les toponymes attestés sur le cadastre de la commune de Nocario font montre d’une grande constance dans leur forme, depuis le cadastre napoléonien jusqu’aux éditions les plus récentes. On ne sera pas surpris d’y retrouver des formes françaises, italiennes, corses, avec tous les degrés possibles d’hybridation linguistique, compliquant d’autant les tentatives d’interprétation. Comme pour tous les cadastres, ils témoignent d’une occupation révolue de l’espace, dont il conviendra de prendre toute la mesure.

Leur interprétation – paradoxale pour des termes qui ont perdu leur fonction significative au profit d’une fonction simplement démarcative – donne toutefois lieu à des étymologies populaires qui, au-delà de la simple spéculation linguistique, peuvent parfois représenter des enjeux sociaux, voire politiques.

Dans cette communication, nous nous interrogerons sur la répartition des savoirs toponymiques entre classes d’âges et groupes sociaux ; leur adéquation par rapport à la toponymie « officielle » que représente celle du cadastre et les enjeux que leur connaissance peut engendrer localement.

Sur les pâturages du San Petrone, Castagniccia, Corse (France), le 19 juillet 2015 (photo. Vincent Battesti)
© Vincent Battesti