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Conf. (en français) donnée dans le cadre du séminaire de recherche « Mondes sahariens : sources, espaces, sociétés (VIIIe-XIXe siècle) »,
IISMM, EHESS, Paris (France), le 12 février 2021.
– Site du séminaire : https://www.orient-mediterranee.com...
organisé par Elise Voguet (CNRS, IRHT), Ingrid Houssaye Michienzi (CNRS, UMR 8167), Agnès Charpentier (CNRS, UMR8167) et Chloé Capel (Post-doc, UMR8167).
Ce séminaire de recherche est en lien avec le programme Repenser le Sahara médiéval (XIIIe-XVIe siècles) : documents connus, lectures inédites (projet Emergence de la ville de Paris dirigé par Ingrid Houssaye-Michienzi).
– Penser l’histoire oasienne à partir du présent : agrobiodiversité du dattier et insularités sahariennes
– Résumé :
Ce qu’il faut comprendre de ce titre n’est pas que je peux vous montrer qu’on peut lire l’histoire par l’observation du présent, mais dire mon poste d’observation : le contemporain des oasis du Sahara et d’Arabie. Je ne suis pas historien, mais anthropologue.
L’anthropologue, porte-parole autoproclamé (qui porte la parole, donc, sans qu’on ne lui ait rien demandé) de la communauté oasienne étudiée, va étudier les procès quotidiens de domestication observables à son échelle, très humaine et du quotidien des situations sociales observées : la dénomination d’une plante cultivée et ses variations, les soins qu’on lui apporte, son intégration au patrimoine de famille, aux symbolisme et aux histoires, à l’artisanat etc. Le biologiste évolutionniste, lui, qui travaille sur le temps long, très long des millénaires, s’intéresse à l’histoire et au procès de domestication d’une plante, depuis le temps de sa domestication par l’humanité.
Concernant l’histoire des oasis, en réalité, il n’y a pas consensus aujourd’hui — par défaut de preuves, dirais-je — pour que les historiens ou autres disciplines puissent affirmer une origine des oasis, mais les populations locales des oasis ont elles-mêmes souvent un discours à elles sur cette histoire que nous narrent les récits de fondation : une population migrant d’un point connu venue s’installer là, ou bien un saint dont le geste miraculeux aura fait jaillir de l’eau du désert stérile et permit de fonder la palmeraie et, de là, l’oasis.
On le comprend, ce qui est présenté dans cet intervention est aussi le récit de collaborations interdisciplinaires, pour se saisir de l’histoire du palmier et des oasis.
À chausser les lunettes des historiens, des biologiste, des oasiens, ce sera donc une histoire découplée/recouplée du palmier dattier (modèle restreint) vers celle des oasis ou des relations humains/agriculture au désert (modèle large).