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par Muriel Gros-Balthazard

Production d’un rapport pour Afalula (French Agency for the Development of al-Ula) :
Muriel Gros-Balthazard
Date palm genetic and diversity : The case of al-‘Ulā oasis. Scientific and synthesis note
(Diversité génétique et diversité du palmier dattier : Le cas de l’oasis al-‘Ulā. Note scientifique et de synthèse)
AFALULA, Paris, 22 p.
15 mai 2020
[Pour un projet de Musée de l’oasis à al-‘Ulā.]

\rapport confidentiel\

 Résumé :
Note scientifique pour l’AFALULA expliquant les défis et les enjeux liés à la recherche sur la diversité et les origines des palmiers dattiers dans l’oasis d’al-‘Ulā.

Le Royaume d’Arabie saoudite est l’un des plus grands producteurs de dattes au monde, avec une production annuelle de près d’un million de tonnes (FAOstat, 2017). Dans le nord-ouest du pays, al-‘Ulā est principalement un terroir agricole, où les palmiers dattiers (Phoenix dactylifera L.) sont un élément essentiel, pour les communautés locales, de l’économie et du paysage.

Le palmier dattier est l’espèce clé de l’agrosystème oasien, un système complexe créé par les humains. Il fournit non seulement un fruit précieux et abondant, riche en sucre et en vitamines, mais aussi de nombreux autres produits utiles. Le stipe et les nervures médianes fibreuses des feuilles (palmes) peuvent être utilisées pour les travaux de construction et comme combustible. Les feuilles de palmier entières sont utilisées pour couvrir les toits ou pour la construction de huttes. Les folioles sont transformées en vannerie, en nattes et en cordages et les fibres rugueuses qui entourent la base des feuilles (fibrillum) sont utiles pour fabriquer des cordes et des paniers ainsi que pour l’emballage et le rembourrage.

En outre, les palmiers dattiers jouent un rôle clé dans la création d’un environnement local favorable, et parfois essentiel, à la culture d’autres espèces. En effet, la traditionnelle palmeraie de dattiers peut accueillir un large éventail de cultures qui sont organisées verticalement, en plusieurs strates. Le niveau supérieur est constitué de palmiers dattiers qui peuvent atteindre 20 m de haut et qui, par leurs grandes frondes, fournissent de l’ombre aux plantes qui poussent sous son couvert. La deuxième strate est constituée d’arbres fruitiers tels que le grenadier ou le bananier, et la strate inférieure est constituée de céréales ou de légumineuses, par exemple. Néanmoins, au cours du XXe siècle, de nombreuses palmeraies « modernes » ont été établies selon un schéma différent : les palmiers dattiers sont la seule culture, avec souvent un seul cultivar « élite », et ils sont plantés selon une trame orthogonale, à l’opposé des jardins traditionnels. Plutôt que deux catégories distinctes de jardins, on observe un gradient entre les palmeraies « traditionnelles » et les palmeraies « modernes ». Dans al-‘Ulā, on peut voir des jardins traditionnels coexister avec des jardins modernes.

Accidental seedlings of Phoenix dactylifera L. in the palm grove of Muɣeyra / Žabāna, nearby the oasis of al-‘Ulā, KSA, April 28th, 2020, by Vincent Battesti
© Vincent Battesti
Heap of date palm (Phoenix dactylifera L.) seeds mainly of the named type Barnī from al-‘Ulā palm gardens, KSA, April 29th, 2020, by Vincent Battesti
© Vincent Battesti

Portfolio

Berger soudanais de Sannār avec son troupeau de dromadaires, dans le wādī Nxāla, le 2 avril 2020, par Vincent Battesti © Vincent Battesti
Berger soudanais de Sannār avec son troupeau de dromadaires, dans le wādī Nxāla, le 2 avril 2020, par Vincent Battesti © Vincent Battesti