Toutes les versions de cet article : [English] [français]
Mobilisation de ressources et mobilisation de modèles : une coexistence agricole tragique dans les oasis du Jérid (Tunisie) ?
Conférence donnée dans le cadre de l’École-chercheurs « Terroirs et patrimoines ruraux méditerranéens au XXIe siècle : entre idéologie, projets et réalités de terrain » du 11 au 19 octobre 2012 à l’Université Cadi Ayyad, Faculté des lettres et sciences humaines, Marrakech (Maroc).
– Page web de la conférence : http://lped.org/Terroirs-et-patrimo...
Mardi 16 octobre 2012 : session 5 - Gouvernance territoriale des ressources et dimensions démographiques / 9h-13h : les terroirs de l’eau
Résumé :
L’idée est d’explorer la coexistence actuelle de deux types idéaux d’agriculture au Jérid, l’une que l’on qualifiera de classique (en anciennes palmeraies) et l’autre de moderne. Apparemment, tout oppose ces modèles : les type de ressources exploitées (naturelles ou humaines), les manières de les exploiter, les attendus productifs des surfaces irriguées et travaillées, l’agrobiodiversité et les modèles agronomiques, les valeurs esthétiques engagées, mais aussi les valeurs et idées de la relation à l’environnement mises en branle par ces modèles. Tout oppose ces types idéaux, mais beaucoup les réunit pourtant, pour le meilleur et pour le pire : dans un même espace géographique, la paysannerie locale sait jouer des divers modèles, passer de l’un à l’autre selon les situations. Mais aussi, pour s’épanouir, l’idéal-type moderne aura eu besoin de compromettre le futur de la région, en procédant à un couteux jeu de déplacement de la ressource hydrique, des sources « naturelles » aux forages motorisés profonds… Mais à vrai dire, les tenants d’un idéal-type ou d’un autre, les agriculteurs ou les ingénieurs partagent aujourd’hui un même optimisme mesuré (mais pour des raisons différentes) : on saura dépasser la crise actuelle des ressources en eau. Par ailleurs, les nouveaux mots d’ordre mondialisés pour une biodiversité préservée feront bien se rencontrer dans un avenir proche ces deux modèles. En l’allant peut-être pas tout de même jusqu’à ce que les tenants de la légitimité du savoir agronomique reconnaissent une valeur aux savoirs locaux…
Données de cours issues de recherches ethnographiques de terrain.
École-chercheur co-organisée par :
- le Laboratoire mixte international (LMI) MédiTer : « Terroirs méditerranéens : environnement, patrimoine et développement »,
- le réseau méditerranéen en SHS : « Environnement, gouvernance et sociétés ».
Avec l’appui financier de : l’IRD/AIRD (Actions thématiques structurantes), l’UMR GRED, l’UCAM, l’UM5 Rabat-Agdal et du LabexMéd « Les sciences humaines et sociales au cœur de l’interdisciplinarité pour la Méditerranée ».