– 23 octobre 2005. Turquie (Uçhisar).
Je prévoyais d’aller visiter le musée en plein air des églises creusées dans les pitons avant d’aller rejoindre François à 10h à Uçhisar. Trop fébrile, trop malade pour décoller aussi vite. Je ne trouve pas de pharmacie par ailleurs. Tant pis pour le musée qui has to be seen (absolument à voir). Presque un petit plaisir à faire ces impasses touristiques, presque snob également.
Il fait froid, vraiment froid. Je surprends la glace qui commence à fondre sur ma voiture avec les premiers rayons du soleil.
François et moi décidons de profiter de ma voiture pour aller faire un tour, un peu loin, dans la vallée d’Ihlara. Dans un plateau sec de chaumes coupés courts, un profond canyon verdoyant, une faille (d’un centaine de mètres) dont les parois sont mitées de chapelles, d’églises troglodytes. Longue marche agréable et surréelle entre ces falaises dans la verdure le long d’une rivière à fort débit. On devine les restes de jardinets, de vergers et d’enclos des moines grecs qui vivaient là, reclus dans cette vallée inaccessible, avec toujours ces beaux peupliers (avant que tous les Grecs ne soient chassés de Turquie dans les années 20).
Plus loin, les petits champs sont cultivés, nous croisons quelques paysans, une dame qui récolte ses haricots longs. Ces églises ont parfois les parois peintes, des saints par dizaines, des apôtres, des anges et des Christ pantocrators. On s’amuse à parcourir quelques galeries et puits creusés dans l’intérieur de la falaise par les moines, menant à des salles aux petites fenêtres sur la vallée. Impression d’autre part, la verdure, les espèces végétales, tout est en contraste avec le plateau, au-dessus de nous. Je me sens bien.
Nous revenons de nuit, nous perdant un peu, 20h et 9°c, et nos longues discussions se poursuivent au restaurant le soir à Göreme, chic, bon. Je devrais poursuivre vers l’ouest le lendemain. En attendant, je squatte la chambre dans la pension de François, nous revenons trop tard (23h) et tout est fermé depuis longtemps.