par Vincent Battesti

 13 octobre 2005. Liban. Beyrouth.

J’ai pris mon temps aujourd’hui après la virée d’hier. J’ai rencontré Pascale F., une anthropologue documentariste libanaise qui m’avait initié un peu l’an dernier à la vie beyrouthine. C’était chouette, très agréable, café le matin au Coffee House dans la fameuse rue Monot. Nous sommes tombés d’accord : mon voyage est un peu de type initiatique. Entre deux états/moments, égyptien et parisien, je prends le temps de me souvenir de ce que je dois découvrir, de ce que j’ai envie de faire… Et essayer de faire simple, de faire quelque chose qui me ressemble, et elle a bien raison, c’est le plus difficile.

Ensuite, j’ai vagabondé dans Beyrouth, à pied, en voiture. Révision de ma Peugeot dans un garage au professionnalisme nickel (j’avais oublié que ça existait). Librairie, gens, café, article en retard sur terrasse d’une rue piétonne du quartier Solidere.

Il n’y a pas à dire les Libanaises savent y faire en attrayant. Très sexy, mise calculée et soignée. Les hommes aussi. Un couple passe devant ma table, la fin de vingtaine, le garçon a sa main ostensiblement sur la fesse de sa copine, dont le haut est court, très court et donc très haut et ses rondeurs exposées ne semblent lui poser aucun problème de pudeur. Je ne connais pas toutes les composantes de la société libanaise, mais se trouvera-t-il des chauffeurs de taxi pour maugréer, frustrés, lahma ! lahma ! (de la viande !) ? Une tablée de trois hommes d’âge mur devant moi, tous les trois en pantalon bleu sombre et chemise bleu clair : celui qui me présente son profil parle avec sa main gauche tandis que sa droite égrène un chapelet musulman, et un café expresso est devant lui, bu. Le soleil dore encore les façades du faux vieux centre-ville.

Bientôt le maghreb, mais les projecteurs des cafés s’allument déjà, soulignant encore l’illusion d’un décors de cinéma toc.
Anthony B. semble regretté dans ma prose son aspect superficiel, finalement peu original. Il a raison sur le diagnostic, mais j’ai envie d’être superficiel, je ne veux pas approfondir, je veux sentir venir une brise, un sentiment. Par ailleurs, ce blog est bien trop public pour que j’ose me laisser aller, comme dans mes carnets de mon voyage africain. Je renvoie pour ce genre de prose à mes carnets de terrain, surtout de Siwa ! et puis je ne veux pas choquer mes neveu et nièces lecteurs…

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