2 octobre. 15h30. Au large de Nuweiba.
Sur le pont, cheveux dans le vent, assis sur un canot de sauvetage et en face de nous le Hilton Nuweiba. Bande son : le haut-parleur administratif qui nous interdit-ci, qui nous ordonne-ça, sans discontinuer. Pour cause de Ramadan, le ferry est plein, surtout de pélerins, des vieux beaucoup qui font une collection de costumes traditionnels nationaux, un musée concentré sur un pont de ferry qui part clopinant jusqu’à Médine et la Mecque.
Pour grimper sur ce ferry, ça n’a pas été une mince affaire : la quintessence du pire administratif égyptien. Les douanes et la Circulation (mûrûr) du port de Nuweiba. Je souffrais hier de manque d’infos, aujourd’hui d’un trop plein. Tout fonctionnaire que j’ai rencontré (et sûrement tous les autres) avait son idée des malheurs que je devais endurer : encore un coup de tampon, encore une taxe, encore un « tu ferais mieux d’abandonner la voiture et partir en avion », encore un « il te faut retourner au Caire pour chercher le numéro #ygdziçé »zdhéih (ça changeait selon les heures), pour m’affirmer une chose puis son contraire immédiat, patienter ou courir derrière un fonctionnaire pour qu’il inscrive sur les imprimés une formule magique qui finalement deux étapes plus loin devait se faire effacer au blanco, des promesses écrites que jamais je ne demanderai à la République égyptienne de me rembourser des taxes sur ma voiture ( ?)... J’ai eu le matin mes tickets de ferry (pour moi et pour la voiture) en une minute top chrono pour 920 £e et un bakshish, mais la régularisation de la sortie de ma voiture... de 8h à 14h sans faire de pause, sans pouvoir manger ou boire. Je suis probablement monté à bord le dernier et j’ai eu un sacré mal de crâne.
Mais la mer est belle.
Une dame munakaba (toute voilée) me demandait, avant que nous nous fassions virer des rembardes de ce pont, si l’eau était toujours de ce bleu-ci ou si c’était parce qu’elle était froide. Elle venait d’el-Arish et là-bas sa mer est turquoise. Elle partait faire le pélerinage insh’allah.
Bon, on verra ce que ça donne de débarquer en Jordanie sans les plaques d’immatriculation et la carte grise gardées par la Circulation (Nuweiba Traffic).
– 20h 10. Évidemment ; les douanes jordaniennes trouvent très curieux et insolite de débarquer sans plaques ou rukhsa. Et ça va être compliqué.
Messages
[original : lundi 3 octobre 2005 à 22:38]
Courage !!tu y arriveras petit frère ! Et tes plaques, où sont-elles ?
C’est génial pour les enfants de pouvoir te suivre à la trace !
[original : mardi 4 octobre 2005 à 22:53]
’’sa mère est turquoise’’ et la turquie encore loin ! ;o) Bonne chance dans cette belle expédition !