par Vincent Battesti

(Petite note : il se peut que je tape dans un café internet plusieurs jours cumulés de retard.)

1er octobre
10h 50. Pause dans un routier près du Tunnel de Suez.

Rien de palpitant, le petit pincement a été en parcourant une dernière fois les rues du Caire. Pour rajouter au mélodrame du départ, j’ai préféré le pont au tunnel d’al-Azhar.
Plus d’essence dns les stations, curieusemenbt aujourd’hui. J’ai oublié ma couette à la maison, embêtant pour mes véléités de camping, mais rassurant d’identifier si vite ce que j’ai oublié (omission obligée, ça aurait pu être pire).

19h 15. Nuweiba.
Ma deadline était inamovible, je la voulais ainsi pour ne pas repousser indéfiniment mon départ. Mais le départ a été difficile. Pour les raisons émotionnelles que l’on peut deviner, mais également d’un point de vue purement technique. Les derniers 60 km de descente de la montagne sur la mer rouge ont été infernaux. La route a été sabotée (je suppose par le ministère des transports), ilmanque quasiment la moitié de l’asphalte, avec des trous soudains de 20 à 30 cm. Mais le paysage reste toujours aussi grandiose. Le Sinaï, traversé en 400 ans, 40 ans, 40 jours... 4 heures.

Sinaï, avant Nuweiba.

Il semble très compliqué parfois de demander des choses simples, comme : où achète-t-on les tickets pour le ferry Nuweiba-Aqaba, combien, à quelle heures... quand tout le monde s’évertue curieusement à donner des réponses dissemblables et que le bon guichet trouvé (et ouvert) l’employé soit dans une terrible mauvaise humeur tout (pré) ramadanesque.
En fait, je crois que je n’aime pas beaucoup ce genre de villes égyptiennes. Ce n’est pas une ville, mais des axes et des bâtiments. Dernoière baignade dans la mer Rouge ? Frileux, j’y rentre sans problème, mais il me faudra un petit moment pour retirer le goudron sur les pieds (sûrement un dégazage dans les eaux d’émeraude vantées par P. Loti).

La nuit, le centre-ville, le port de Nuweiba est un drôle de monde qui évolue sous les ampoules des cafés et des marchés improvisés. C’est plein de monde ici, curieux port de transit, Jordaniens, Pakistanais, Tunisiens, Égyptiens, Kowétiens... Curieux mélange, curieux endroit : tous les cafés sont rassemblés au même endroit, tous sont plein et chacun à au moins une, voire deux ou trois télévisions branchées sur le dish (parabole) et la bande sonore d’un match de catch américain se superpose aux mitraillettes d’un film série B, avec un James Bond, avec une série égyptienne, avec... Au centre, c’est tellement bruyant de pétarades, cris et explosions, dérapages de voitures et cris, qu’on se croirait dans une salle de jeux vidéos amplifiés.

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