Peut-être serait-il temps de « s’ethnographier » nous-mêmes ?
Chercheurs statutaires ou hors-statut et étudiants, nous formons un milieu, avec notre micro-culture, nos rapports de pouvoirs, économiques, symboliques, de parenté, des situations propres d’interactions… Pour aller au-delà d’une simple réflexivité sur sa démarche scientifique personnelle, réfléchissons en termes de groupe social.
Sur le site des Assises de l’ethnologie et de l’anthropologie en France (http://AssisesEthno.org), de nombreux commentaires ont fleuri sur les forums, par exemple :
- Un commentaire de « chercheur » à l’article « L’art du hors-piste » proposait d’étudier les manifestations scientifiques vernaculaires (dans le milieu de l’ethnologie).
- Des commentaires, nombreux, à l’article « Rapport de conjoncture de la section 38 » : l’un ironise — « l’ethnologie/anthropologie est une petite entreprise familiale qui marche très bien » —, d’autres appellent à « une réelle refondation de nos disciplines » ou le commentaire de « ethnographions l’ethnologie » milite, avec beaucoup d’autres, pour plus de transparence (sa critique vise le CNRS).
- Ou encore le commentaire d’É. Daphy à l’article « Lire le projet de loi sur les universités --- réagir » qui considère qu’en « connaissant mieux les règles de fonctionnement, en les objectivisant, en les faisant sortir de l’opacité et du « secret », nous pourrions nous donner les outils pour améliorer le fonctionnement ! »
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Toutes ces interventions tendent vers cela : une exigence, une urgence à réfléchir à notre discipline, à tourner notre regard réflexif sur nos propres démarches, notre profession et discipline. Je trouve qu’il serait dommage et dommageable de laisser filer cette opportunité de réflexion : les Assises de l’ethno sont le cadre idéal, et ce « hors-piste » son cadre probablement adéquat. Ceci est plus qu’un appel à proposition : c’est un appel à écriture immédiat !