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Peut-on faire une ethnographie sonore du Caire ?,
conférence dans le cadre des journées d’études organisées par le collectif MILSON : Pour une anthropologie des milieux sonores.
Les 12 et 13 mai 2011, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA, Amphithéâtre du mûrier) et le musée du quai Branly (salle de cours n°2)
Intervention le jeudi 12 mai au cours de la cession « Terrains et méthodes I » (14h30-17h45).
MILSON
est un programme de recherche financé par la Fondation Fyssen
Coordinatrice : Christine Guillebaud (CNRS, Centre de recherche en ethnomusicologie, CREM-LESC/Université Paris-Ouest Nanterre)
– résumé de l’intervention :
Peut-on faire l’ethnographie sonore du Caire, des ambiances sonores de ses quartiers ?
Les usagers acteurs de la capitale égyptienne sont des émetteurs/récepteurs sonores : ils ne subissent pas (seulement) une “pollution sonore” (nous verrons s’il est adéquat d’user de cette expression), mais ils participent, volontairement ou non, aux ambiances sonores. Ces ambiances sonores sont donc non seulement une résultante des activités menées au sein de la ville (définition passive), mais également une construction collective plus ou moins volontaire (définition active).
Au sein du Caire et de sa « gangue sonore », les divers territoires de la ville possèdent dans le tissu urbain de la mégapole leurs identités spécifiques attribuées par les citadins, leur ambiance. Loin de ne tenir que de l’anecdote, d’un simple arrière-plan sonore, l’ambiance est la qualité première invoquée par les citadins pour expliquer leur déambulation ici et non pas là dans la ville, justifier leur appréciation des espaces. L’ambiance, dont sa composante sonore, devient une part objectivée de la « beauté » d’un espace urbain. La signature sonore des quartiers est analysable, décomposable (inventaire des différents bruits), mais c’est aussi une écoute d’ensemble qui offre sens. Ces ambiances sonores ne sont pas le fait du hasard, elles sont des productions sociales et s’organisent sur la forte structuration sociale de la société égyptienne. Nous verrons que l’ethnologie peut avoir prise sur cette curieuse “matière de l’instant” au filtre d’une grille d’analyse en exploitant des exemples essentiellement du centre-ville moderne du Caire et des quartiers populaires de la vieille ville fatimide, en s’appuyant également sur la situation toute récente et nouvelle d’une Égypte en révolution.
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