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par Vincent Battesti, Nicolas Puig

Vincent Battesti & Nicolas Puig, Terrains d’Égypte : introduction (Glissements de terrain, La production des connaissances anthropologiques en Égypte), Égypte/Monde Arabe, Terrains d’Égypte, anthropologies contemporaines, n° 3, 3e série (V. Battesti et N. Puig dirs), 1er semestre 2006, p. 11-22.
Paru en janvier 2007.
ISSN : 0752-4412
DOI : 10.4000/ema.1071
Fichier pdf : https://hal.science/halshs-00126186

 Voir ce volume d’Égypte/Monde arabe.

 Nouveau : texte intégral sur le site d’Égypte/Monde Arabe sur Revues.org : http://ema.revues.org/1071.

 Premières lignes :

Des terrains d’Égypte et des façons de les aborder aussi variés que les chercheurs qui les défrichent, c’est ce qu’illustre ce numéro d’Égypte/ Monde arabe. Son propos est de présenter l’écriture d’anthropologues qui ont durablement séjourné et travaillé dans ce pays. Ce numéro met donc en lumière différentes façons d’aborder et de mener l’enquête anthropologique, déclinaisons liées en particulier aux dispositions personnelles des chercheurs. Que l’on soit partisan d’une forme d’anthropologie qui ne fasse pas l’économie du terrain va « sans dire », nous semble-t-il, pour la plupart des anthropologues, mais « sans dire grand-chose » tant que l’on ne définit pas le terme « terrain ».

Ce terrain n’est pas uniquement un donné géographique, il est aussi son « aménagement en vue d’y poursuivre une activité » (Petit Robert, 2002), une activité singulière d’interactions avec des membres de groupes sociaux. Il ne se limite pas au lieu anthropologique (Augé, 1992), il comprend aussi les activités de préparation et les préliminaires destinés à ménager un accès aux milieux sociaux visés : travail de reconnaissance, d’identification, de délimitation et de présentation de soi.

La manière de « pratiquer son terrain » varie énormément, on le sait, selon les écoles mais également (et sans doute plus encore) selon la personnalité des chercheurs engagés dans ce travail ethnographique. Cette diversité est encore accentuée par l’aspect très souvent individuel de cette démarche, mais également par son irréductible caractère de « boîte noire » : les données sont enregistrées, mais on ne sait guère comment elles sont traitées à l’intérieur ni comment en amont elles ont été élaborées. (…)