par Vincent Battesti

 14 novembre 2005. Lutry (Suisse).
Et bien dit donc : rien fait. Enfin, presque. Les bords de quai de Lutry, le matin, les calmes ports de plaisance, en hivernage. Les poules d’eau, canards et cygnes se tiennent tranquilles ou viennent mendier d’inexistants morceaux de pains : ceux-là ne connaissent sûrement pas les gabions.

Les mouettes, elles, sont en formation, debout et bien ordonnées pour faire face au vent glacé, la « bise » froide.

Galetas : nom masculin, terme local qui désigne un grenier, repris comme nom propre pas un magasin de produits d’occasion. Grand choix de livres d’occasion. Les jardins ouvriers sont juste à côté, avec leur cabane de jardin, forcément un genre de chalet en bois, et leur drapeau rouge à croix helvétique qui flotte au-dessus du potager.

Je ne pouvais pas, je ne voulais pas quitter la Suisse sans manger une fondue. Le père de Patrick nous conseille son petit restau dans le village d’à côté. Le restaurateur nous installe sur le stamm (prononcer shtamm, le « tronc »), la table ou le banc réservé aux syndics et autres associations locales, aux habitués du café ou du restau. Je suis heureux : grosse et excellente fondue « mélange spécial » (de fromage, évidemment, un mélange secret) avec « vessies » de vin blanc local vaudois, excellent. Personne n’a eu le gage du morceau de pain perdu dans la fondue… Les autochtones parlent de la « religieuse », l’estimée croûte de fromage cuite au fond du « caquelon » que l’on doit décaper. Je prends des notes.

Cinéma à Lausanne (un étrangement classique David Cronemberg, Histoire de la violence) avec P. & Aicha et pour finir la soirée dans le chic du chic, le très lounge café de l’hôtel Palace, fauteuil de cuir et feu de bois. Encore du vin blanc, je l’aime bien. Je décide de partir le lendemain, car il le faut bien : Paris.

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