“L’activité esthétique baigne par conséquent tous les domaines de l’activité, tantôt de manière presque imperceptible comme en mécanique automobile par exemple, tantôt de manière dominante comme dans la peinture religieuse.”

[…]

“On a vu plus haut que la beauté des objets techniques relevait d’une catégorie esthétique qu’on pourrait qualifier de “naturelle”, celles des formes qui répondent efficacement à leur fonction. La notion d’esthétique fonctionnelle s’étend par conséquent à la perception de la forme et à l’exercice de la fonction dans leur contexte naturel, en quelque sorte animal, elle correspond à l’esthétique du bien-être physique et est clairement liée avec les réactions communes à l’homme et au reste du monde animal. On y retrouve les deux aspects du sentiment esthétique, celui de la satisfaction interne dans son milieu : plus exactement peut-on considérer que le sentiment esthétique réside dans la relation satisfaisante entre le sujet et le monde qui l’entoure.”

[l’auteur distingue, d’après le plan de l’article, entre esthétique fonctionnelle, esthétique corporelle, son et parole, et esthétique figurative. Dans l’esthétique fonctionnelle, il compte, le bien-être technique, l’esthétique alimentaire, l’esthétique tactile, et enfin le confort.]

 Esthétique technique.

“La satisfaction technique, l’euphorie déterminée par un rapport satisfaisant entre l’homme et le milieu, naît à la fois dans le geste et dans l’objet qui le prolonge. (…) [p. 2] Dans tous les domaines de la satisfaction technique on retrouve cette participation élémentaire du corps, très différente de la participation figurative qu’on rencontrera plus loin. (…) On retrouve ici [à propos du tir à l‘arc au Japon], amplifié, le rôle de liaison que joue la perception esthétique entre l’équilibre interne du sujet et l’efficacité de son insertion dans la milieu extérieur."

Encyclopédie Clartés, vol. 4 bis, p.4501
Leroi-Gourhan André (éd.) - L’homme, races et mœurs, Paris, Clartés, 1957.

Fasc. 4870, pp. 1-13
Les domaines de l’esthétique.